Une matinée à Foz do Douro

Le voici, le voilà, notre dernier jour à Porto et le dernier article de la série que nous lui avons consacrée ici. Direction Foz do Douro, en bus, pour un bol d’embruns iodés, de brise marine, de clapotements entêtants, d’écume s’échouant avec virulence sur le phare qui marque l’entrée du port.

En ce mois de février et en cette journée printanière où l’on range

au fin fond de la valise les manteaux, les citadins que nous sommes

ressentions au plus profond de nos êtres le besoin de voir la mer, ou plutôt

l’océan.

Ici, se joue le film d’une autre vie.
Celle d’un monde gravitant autour de la pêche, du chant des mouettes, des caprices du vent, du ciel et de l’océan. Celle des pêcheurs, qui se lèvent  à l’aube ou même avant, chaque matin, inlassablement, pour prendre la mer, encrassés par la fatigue mais bien décidés à glaner quelques poissons, seuls garants de leur maigre salaire. A cette heure,  certains sont occupés à décharger les poissons fraîchement attrapés pour les vendre sur le marché, dans le bâtiment à côté… Ici, on observe, on se dessine quelques esquisses leur histoire, le regard vague, perdu sur un horizon tacheté de barques.

A Foz do Douro, le temps suspend son cours.

C’est drôle, Porto est là, à deux pas, vibrante d’émotions, animée, hyperactive, parfois essoufflée. Un grand village aux rues resserrées, où l’on se surprend peu à peu à croiser ça et là un visage connu, croisé la veille peut-être, à observer le va et vient continuel des passants…
Mais un « bourg » aux problématiques des grandes villes, dans cette ère prise par le temps, au rythme effréné… Malgré ses confins, où au contraire, il apparaît nonchalant, apaisé, un brin mélancolique, peut-être…  J’avais évoqué Vila Nova de Gaïa, qu’on aperçoit ce matin, fondue dans la brume. Foz pourrait s’inscrire dans le même panier…

Accès : Tramway 1 – Foz de Douro / Bus 500

Pin it!