12 juillet 2016
3, 2, 1…
Attachez vos ceintures…
Décollage immédiat, ou presque. Notre avion a quelques minutes de retard, rien de grave. Le mot d’ordre de l’été, selon les médecins qui suivent mes soucis de dos cette année, est de me reposer. En faisant le tour de la Sicile et en suivant l’itinéraire que j’ai prévu, je n’y crois guère, mais marcher, découvrir de nouveaux paysages et me mettre à l’heure italienne durant deux semaines me fera le plus grand bien. La dolce vita, vous connaissez?
L’avion décolle, survole les vastes champs picards auxquels on jette un dernier regard, s’enfonce dans les nuages. Là, quelques bourrasques nous occasionnent quelques frayeurs… 2h30 de vol et 1 600kms plus tard, on atterrit à Palerme.
A peine arrivés, on emprunte une navette pour rejoindre le local de Firefly. On a réservé notre voiture des mois plus tôt, et ça y est, notre rêve commence à prendre forme et devenir réalité. J’ai du mal à réaliser mais la petite heure d’attente sans climatisation m’aide à reprendre mes esprits. Manifestement, c’est le premier jour de l’employé charger d’enregistrer les dossiers, et je me languis fiévreusement de récupérer notre carrosse et de caracoler, vitre baissée et nez au vent, au volant de notre Fiat 500, vers la première étape de notre road-trip: Erice.
(Si vous n’avez pas de voiture, vous pouvez toujours regarder pour des excursions au départ de Palerme. Lien affilié.)
Les réflexes sont là, sans mot dire, je ré-enfile mon costume de copilote (aguerri). Mes doigts pianotent sur le gps de l’Iphone, en quête de notre destination du soir… Pas vraiment rassurés par la conduite italienne, on fait un petit détour par les rochers de Scopello, on traverse quelques villages accrochés aux montagnes, on s’arrête quelques minutes dans une petite épicerie pour acheter de l’eau et tout un tas de sucreries à grignoter, et on espère avoir de bons freins dans ces villages perchés… On se demande pour la première mais pas la dernière fois si notre moteur ne va pas lâcher…
… Et puis, on arrive à Erice.
Là, circuler au coeur des ces mini-ruelles aux pavés polis par le temps se révèle encore plus chaotique. On ose à peine avancer, de peur de rafler un mur ou un passant… On finit par se garer un peu à l’extérieur du centre, Porta Carmine. Les frais de stationnement nous laissent bouche bée (1 euro de l’heure, gratuit de minuit à 8h). On s’allège de 9 euros, pour partir le lendemain vers midi, et cahin-caha, on brinquebale nos valises de ruelle en ruelle, dans le superbe village médiéval.
Notre hôtesse nous attend, on a loué un superbe appartement, que je ne peux que vous conseiller ( Affitacamere Al Duomo, 40euros la nuit + 4 euros de taxes ). L’appartement est spacieux, joliment décoré, et donne envie de s’y poser plus d’une nuit. Tout de suite, j’ai un gros coup de coeur pour sa terrasse avec vue sur la côte et les toits avoisinants.
On se retrouve seuls, le soleil se couche, et on ne se résout pas à lâcher des yeux le soleil couchant tirant sa révérence à l’horizon. Malgré un ennuyeux début de migraine sous l’effet de la chaleur, on sort acheter quelques pizzette, qu’on déguste ici, sous le ciel étoilé. On n’entend plus que le chant des criquets, on savoure le calme ambiant, la douceur du soir, et, à la lueur des étoiles, on contemple Erice endormie.
J’ai rêvé des mois de cet instant.
Féérie…
Une bonne nuit dans des draps frais, et nous voilà parés à découvrir Erice de jour. 7h30, le réveil sonne, je me précipite sur mon balcon, à nouveau. Le soleil est levé depuis bien longtemps, et déjà, je sens sa caresse sur ma peau. De ma sentinelle, je surveille les environs. Les ruelles sont calmes, désertes, même, un bleu profond colore l’arrière-plan.
On avale en vitesse notre petit-déjeuner, et enfin, on part à la découverte du labyrinthe que constitue Erice. De venelle en venelle, d’escalier en escalier, on tombe amoureux de cette cité à l’atmosphère si particulière tout droit tirée du passé. Derrière ces maisons accolées, on découvre par l’entrebâillement de portes cochères de paisibles cours intérieures. On traverse des placettes, on s’extasie devant ces murs de pierre sublimés par les rais dorés du soleil.
Le temple de la sérénité.
Là, on est seuls, suivis par quelques chiens errants et peu effarouchés. On passe sans s’arrêter Piazza Umberto 1er, on flâne, sans but précis, guidés par l’intuition et la dérive de nos pas.
Perchée au sommet du monte San Giuliano, l’antique cité grecque et phocéenne, défendue par des bastions et emmuraillée depuis des siècles, a pourtant le regard grand ouvert sur le golfe de Bonagia. On longe ces remparts, on admire cet incroyable panorama et on imagine déjà Trapani, accessible en funiculaire, où l’on dort ce soir.
On gagne ensuite le Giardino del Balio, parfumé de senteurs de buis, de pins, de palmiers. On photographie sous tous les angles sa végétation luxuriante et ce paysage couleur de bure, piqueté d’oliviers fondus dans la brume. Si le drone était toléré, on s’en donnerait à coeur joie! On longe l’allée ornée de bustes en bronze et on découvre de nouveaux points de vue depuis le château normand d’Erice.
Bâti sur les ruines du temple de la Vénus Erycine, il a donné son nom à la ville. Cette fois-ci, le paysage s’apparente plus à une palette de verts, sable et écru. Ici, chaque angle est un spectacle, un tableau de splendeurs à jamais immortalisées.
11h, la ville et les touristes s’éveillent. En juillet, ils ne sont guère nombreux, mais Erice ne nous appartient déjà plus.
Gardienne jalouse de mes souvenirs, peu désireuse de les partager avec ces inconnus à leur tour fraîchement émerveillés, je m’imprègne encore quelques minutes de cette atmosphère magique qui m’a tellement touchée. Notre promenade prend fin sur les marches de la belle Chiesa Matrice (Porta Trapani).
Erice. Un petit bijou. Une promesse. Celle d’un séjour étourdissant …
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A voir à Erice
- les ruelles les plus secrètes de la cité
- le Duomo et son porche baldaquin
- la piazza Umberto Ier et la mairie
- les vues depuis les remparts, à longer pour découvrir l’immensité des campagnes environnantes, et les différentes portes qui les jalonnent
- le giardino del Balio
- le châteeau venere et la Torre Pepoli (aujourd’hui louée pour des réceptions)
- le funiculaire qui lit Erice à Trapani
La suite de nos aventures bientôt…
25 Commentaires
cette destination fait vraiment rêver !
La 1ère image est fantastique! Celles du chateau aussi!
Merci 🙂
A Erice, on a l’impression d’être dans un avion 😀
La ville est clairement magnifique, j’avais moins aimé son côté trop touristique lorsque je l’ai visitée en mai 2012. Je crois qu’y passer une nuit comme tu l’as fait est un moyen vraiment chouette de la découvrir car beaucoup de touristes débarquent en bus pour quelques heures seulement et la ville doit jouir d’un charme vraiment magique la nuit ou au crépuscule. Les photos rendent bien cette impression d’ailleurs !
Hâte de lire la suite de tes aventures en Sicile 🙂
Ah oui? J’ai du mal à imaginer, comme ça! Je pense qu’on est arrivés la bonne semaine, parce qu’on n’a rencontré presque aucun touriste les premiers jours, un peu plus sur la fin… mais on s’était dit que c’était parce qu’on approchait de Palerme… Alors que c’était peut-être une question de dates!
Waow, ça donne drôlement envie 🙂 !
Waw, quelle superbe destination ♥
Je t’envie, et j’ai hâte de lire la suite de tes aventures 🙂
J’ai beau connaître (un peu) la Sicile, je ne connaissais pas du tout ce petit coin de paradis que semble être Erice !
Quelle belle promenade dans ces jolies ruelles 🙂
Un de mes plus gros coups de coeur en Sicile 🙂
Quelle jolie balade ! Je ne connais pas du tout la Sicile, mais ça me donne envie de la découvrir ! xx
Attends la suite… 🙂
Super marrant car tes photos sont super différentes de quand j’y étais il y a un mois. L’atmosphère de cette ville en plein brouillard m’avait donné des frissons, je me croyais dans un autre monde ! Tu n’as pas mangé les pâtisseries locales et autres pates d’amande ?
J’ai du mal à imaginer la ville sous le brouillard^^!! Tu n’as pas encore publié tes articles, non? Je n’arrive pas à y accéder.
Non, on n’a pas goûté! On n’a fait qu’un repas là-bas, le premier soir, et comme je n’étais pas hyper en forme, je t’avouerai que je n’avais pas très faim lol! (d’où les pizzette, c’est petit et moins copieux lol)
De très jolies photos qui me donnent envie de faire ma valise dès aujourd’hui pour découvrir l’ouest de la Sicile ! Le village est vraiment super mignon ! Tu as bien fait d’y passer la nuit pour pouvoir le découvrir tranquillement le matin !
Honnêtement, cette petite ville a été l’un de mes lieux préférés en Sicile !!
Cette destination m’a beaucoup faite hésiter pour l’an prochain, mais j’ai finalement choisi de retourner à Malte. <3
J’ai pensé à Malte pour l’an prochain aussi^^!
Waw ! ces photos sont superbe !
Bisous 😀
Merci :)!
OOOh la sicile!!! <3
Magnifique, je rêve de la Sicile depuis longtemsps et ton article me donne encore plus envie d’aller y faire un tour!
En effet jolie village et tu m’as envoûté ton blog nous fait rêvé j’ai hâte de découvrire je pars en Mai et je serai sur Scopello .Merci
Profite de ton séjour 🙂
Bonjour, je vais beaucoup m’inspirer de ton parcours, question pour les valises : entre chaque étape comment faisais tu pour les valises quand tu faisais une visite la journée avant d’arriver à ton hébergement (ou un plage) ? les laissais tu dans le coffre ?
Merci beaucoup 🙂
Oui, on laissait tout dans la voiture ^^!