[Cet article sur l’exposition Street Generation fait suite à une invitation de Lille Tourisme. Je les remercie pour cette invitation qui n’entache en rien ma liberté éditoriale.]
Mais on parle beaucoup street-art, sur le blog, en ce moment^^! Il faut croire que les dernières semaines ont été prolifiques et riches en belles découvertes! Ce week-end, nous nous sommes rendus à Lille et avons profité de l’occasion pour assister à l’exposition » Street Generation , 40 ans d’art urbain « , consacrée au street-art et organisée à Roubaix.
Idée week-end: Si le thème du street-art vous intéresse, vous pouvez d’ailleurs coupler cette visite avec celle du Crystal Ship à Ostende, à 1h de Lille.
Un lieu atypique: la Condition Publique
Pour découvrir le lieu et l’exposition en détails, nous avons choisi de participer à la visite guidée organisée tous les samedis à 14h30, et comprise dans notre City Pass. (10€ sans le City Pass, durée 1h30’)
Autrement, l’entrée est de 5 euros, mais je préfère qu’on m’explique en détails les concepts présentés plutôt que de les lire sur des panneaux informatifs. C’est une question de préférence/goût et concentration^^!
En l’occurrence, le sujet m’intéressait beaucoup, même si avec mes soucis de cervicales, j’ai un peu souffert du piétinement dans l’enceinte du bâtiment. Dans un premier temps, notre guide est revenu sur l’histoire de ce dernier, dont l’architecture peut dans un premier temps surprendre. Je m’explique…
La Condition Publique naît en 1902. Quelques détails sur sa façade de briques (les béliers, les fleurs de coton) donnent des indices sur son rôle premier. Au départ, elle est en effet utilisée pour le conditionnement des matières textiles. Ne la confondez donc pas avec une usine, très peu d’ouvriers y sont employés et la structure est organisée en vue des livraisons et contrôles de qualité des matières textiles. Le bâtiment, tout en béton, s’organise ainsi autour d’une rue couverte de 140 mètres, qui le traverse en plein milieu.
Vous connaissez probablement l’histoire du textile dans notre région, et son déclin au cours des décennies suivantes. L’entreprise ferme définitivement ses portes, mais le lieu a la chance de ne pas être laissé à l’abandon. Un magasin de meubles s’y installe, puis connaît le même destin à la fin des années 1990. Un projet de réhabilitation est alors confié à l’architecte Patrick Bouchain, connu dans le milieu (mais pas par moi), pour son traitement « brut » des espaces. Le bâtiment est laissé dans son jus, quelques travaux d’isolation, d’électricité, d’acoustique… sont bien évidemment menés, mais on ne touche par exemple ni au sol, d’origine, ni aux murs… Le traitement est atypique et le résultat, un peu surprenant, mais finalement adapté à **
De fait, aujourd’hui, la Condition Publique a pour vocation d’être, je cite: « un laboratoire créatif, un lieu de vie, de travail et de diffusion, au croisement entre culture et innovation sociale, urbaine et environnementale. » Le pari semble plutôt réussi.
Le street-art, Késako
Après cette première approche, nous avons suivi notre guide au coeur même de l’exposition.
Alors, le street-art, Késako?
Avec tous les articles que je lui ai déjà consacrés sur mon blog (pour tous les retrouver, c’est par ici), loin de moi l’idée de me lancer dans une dissertation sur le street-art. Il est pour moi presqu’impossible à définir, tant il est parcouru par des courants et des techniques d’approche différentes et marqué par la subjectivité…
Le street-art, c’est un art marqué par l’expérience, le ressenti personnel…
L’exposition tente par son approche (chronologique), d’en offrir une définition en oeuvres et en images. On sent tout de suite que le travail de recherche et de mise en perspective a été long et fastidieux…
Le street-art est d’ailleurs souvent confondu avec les tags ou graffitis… dont il découle! La première partie de l’exposition est ainsi consacrée à l’histoire du street-art, cet art de rue, réalisé à partir d’éléments urbains, ou sur les supports qu’on y trouve. Le graffiti ou l’art de « graffer son blaze » voit ainsi le jour à Philadelphie à la fin des années 60. Le mouvement se répand ensuite aux Etats-Unis (à New-York) avant de gagner l’Europe.
Le street-art, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est ainsi le fruit de dizaines d’années d’évolutions et d’expérimentations.
Car le street-art, c’est aussi un art en mouvement, virevoltant, en constante ébullition.
Les grands noms du street-art
Les différents espaces de l’exposition proposent ainsi une rétrospective complète de l’art urbain, des années pochoirs de Blek le Rat ou Jef Aérosol (qui a sublimé la terrasse) aux années stars d’Invader, Shepard Fairey (Obey) -avec son portrait d’Obama-, ou Banksy; en passant par les pionniers du mouvement, comme Keith Haring…
Car le street-art, c’est un art aux multiples facettes: bombes de couleur, pochoirs, mosaïques, stickers, toile…
Divers artistes sont intervenus in situ, je me dois de citer mes deux coups de coeur du jour:
- l’Impératrice de YZ (prononcer Eyes)
- le portrait de Vihls réalisé à base d’affiches publicitaires récupérées dans la rue puis découpées à la main ou au laser.
Magnifiques, non?
La visite se poursuit hors les murs, dans les rues adjacentes et sur les façades de la Condition publique. Des artistes locaux y ont également apporté leur grain de sel, et la balade s’apparente à une vraie chasse au trésor! Nous avons été amusés de reconnaître la marque de Ludo, qui a réalisé une sublime fresque chez nous et une jolie polémique lors du festival Ceci n’est pas un Tag 2… et semble à nouveau avoir marqué les esprits ici avec un immense oiseau de papier customisé en avion de chasse, et jugé trop agressif de par ses bombes sous les ailes et ses canons à la place des yeux.
Street Generation – Informations Pratiques
- Horaires d’ouverture : du mercredi au dimanche 13:00 – 19:00
- Du 31 mars au 18 juin 2017 (vite, vite!)
- Tarifs : 5 € (plein), 3 € (réduit), 10 € (visite guidée, que je vous conseille)
- Possibilité de manger sur place à « L’Alimentation », les menus sont élaborés à base de produits de saison. Le restaurant appartient à la compagnie de l’oiseau Mouche, une compagnie avec des comédiens en situation de handicap (entre 11,90 euros et 19,90 euros pour entrée/plat/dessert)
9 Commentaires
Super belle et intéressante cette expo! ça me donne envie d’aller la voir, en plus ce n’est pas si loin Roubaix!
N’hésite pas, elle est vraiment très complète et prolongée qui plus est!
Depuis le temps que je dis à Heito qu’il faut qu’on y aille … bon la dernière fois que je l’ai traîné dans un musée on a était super déçu….il se mefie le coquin ….
Ah oui mais là ce n’est pas comparable à un musée!
Tout dépend des gouts évidemment, mais je trouve qu’il y a des oeuvres qui sortent du lot par rapport à d’autres. J’aime beaucoup moi tes articles sur le street art, continue! 😀
Merci 😀
Bon, là, par contre, je n’en ai plus en réserve 😉
Je suis fan de la diversité de ces œuvres!
Il y en a pour tous les goûts!
Excellent reportage merci beaucoup !