Lors de notre séjour à Chypre, nous ne nous étions pas très bien organisés. Nous avions à la base prévu de rester sur Larnaca, dont je vous ai déjà parlé ici, et avions donc réservé toutes nos nuits d’hôtel dans cette ville.
Quelques semaines avant notre départ, mon père est revenu de cette même destination, et, me connaissant un peu tout de même (^^), nous a fait remarquer que nous risquions de nous ennuyer si nous nous limitions à Larnaca. Le bord de mer est splendide, et les plages très agréables, mais nous ne sommes pas de grands adeptes du farniente…
Ni une , ni deux, nous avons loué une voiture.
L’île n’est pas très grande, et, souvenez-vous, est divisée en 2 parties : le nord n’est de ce fait pas accessible (il est interdit de s’y rendre avec une voiture louée dans le sud de l’île) ; et Larnaca occupe une position presque centrale.
La route vers Paphos a donc été la plus longue de notre séjour. (environ 1h30/1h45) Mais les autoroutes sont gratuites et en bon état, aussi le trajet a-t-il été rapidement effectué … Le fait d’avoir dormi tout au long de celui-ci n’influence en rien mon avis !^^
Après Larnaca, Paphos est très certainement la ville du sud de l’île la plus intéressante en termes de tourisme. Située au sud-ouest de l’île, cette agglomération de plus de 70 000 habitants a développé ses infrastructures hôtelières et accueille aujourd’hui de plus en plus de touristes. Je serais incapable de vous dire si ceux-ci sont attirés par le riche patrimoine de la ville (plusieurs de ses sites sont d’ailleurs classés au Patrimoine de l’UNESCO) ou par ses plages les plus réputées (comme celle de Kato Paphos). Nous nous sommes quant à nous baignés un petit moment sur un banc de sable situé en plein centre-ville, pour nous rafraîchir et oublier quelques instants la température étouffante qui régnait ce jour-là, mais nous n’avons pas poussé jusqu’aux plages plus modernes et développées.
Les rues de Paphos et son atmosphère sont imprégnées de son passé.
Paphos tirait autrefois ses principales ressources … du pèlerinage ! Les origines de la ville sont intimement liées à la légende d’Aphrodite. Selon cette dernière , la célèbre déesse de l’amour aurait émergé des flots à 25km à peine de Paphos, et s’y serait ensuite installée avant sa présentation sur l’Olympe. Plusieurs sanctuaires à son effigie sont disséminés sur l’ « île de l’amour », et le plus d’important d’entre eux, vous l’aurez compris, est situé à Paphos. A Palea Paphos, plus exactement . (Homère y fait même référence dans l’Odyssée !) Etait situé , du moins, puisqu’il n’en reste aujourd’hui que des ruines, des fragments de colonnes, et des pans de murs.
Depuis quelques décennies, les archéologues ont, au cours de leurs fouilles, mis au jour de merveilleuses mosaïques, des temples, des maisons particulières… autrefois édifiés au niveau de cette zone archéologique de renom, qui attirait des milliers de pèlerins.
Cette zone donne envie d’être étudiée de visu, n’est-ce-pas ? (Je suis une grande amatrice de « vieilles pierres », comme certains les nomment). Eh bien, nous l’avons pourtant visitée… par hasard, et il nous a fallu faire quelques recherches à notre retour pour comprendre où nous étions allés. (Promis, je n’exagère pas !) Nous avions pris la sortie d’autoroute correspondant à un panneau pointant la « zone archéologique » de Paphos, et menant aux vestiges du sanctuaire. Nous étions quant à nous presque persuadés d’avoir atteint le dénommé site archéologique de la ville, regroupant, entre-autres, la villa de Dyonisos et la maison de Thésée. Notre visite ne correspondant guère à ce qui était indiqué dans notre guide, nous avons pris conscience de notre erreur… sans toutefois savoir où que nous nous trouvions dans le sanctuaire d’Aphrodite lui-même !
Bref. L’entrée coûte 3, 50 euros, le site n’est pas vraiment surveillé, et aucun panneau explicatif ou presque ne vous accompagne durant votre visite. Difficile de comprendre où l’on se trouve et ce qu’on observe… Il faut vraiment faire un gros effort d’imagination pour imaginer les anciens temples qui s’élevaient ici. C’est dommage… Selon moi, cet ancien lieu de culte possède un certain potentiel… Il mériterait d’être plus mis en valeur, et plus « lisible » aux yeux des quelques touristes qui osent s’y aventurer^^. (Nous étions 6 ce matin-là!)
Après avoir déjeuné au centre-ville (désolée, je n’avais pas noté l’adresse de ce petit restaurant), nous nous sommes cette fois-ci dirigés à Néa-Paphos, la ville ancienne développée par les romains. Nous avons pu pénétrer dans l’enceinte du-dit site archéologique. Ce dernier est célèbre pour ses mosaïques dont nous avons pu observer quelques exemplaires dans la villa de Dyonisos ou la maison de Thésée, et qui valent sincèrement le détour, tant elles sont impressionnantes et bien conservées. Sur la plupart d’entre elles figurent des personnages mythologiques, ou des scènes de la vie courante.
Le cadre, à proximité du phare de la ville, est agréable et propice à la détente, et les Chypriotes ont eu la bonne idée d’installer des robinets d’eau pour se rafraîchir à l’intérieur de cet espace. Jetez aussi un coup d’œil à la maison d’Orphée, à l’odéon ou à l’ancien temple dédié à Asclépios, le fils d’Apollon.
Après cette visite, nous nous sommes dirigés vers les catacombes d’Agia Solomoni.
Je n’avais jamais visité de catacombes, et ignorais complètement à quoi cela ressemblait. Poussés par ma curiosité, nous avons remonté l’avenue Apostolou Pavlou et observé celles dédiées aux 7 frères Maccabées, des martyrs ayant refusé de se convertir au culte de Zeus Olympien au VIIIe siècle . L’entrée de cette grotte « des sept dormeurs » est signalée par des ex-voto de chiffons accrochés à un arbre. Une petite chapelle ornée d’icônes et d’images pieuses débouche sur les différentes chambres mortuaires, tout aussi ornementées.
Des marches mènent à un puits, dans lequel je suis « tombée », nous ne possédions pas de lampe-torche, soyez plus avisés que moi ! L’eau qui en tapisse le sol aurait des propriétés curatives, mais mes chevilles et mes mollets ne semblent guère avoir gagné en force cette année 😉 !
Quelques peu étourdis par la chaleur, nous avons ensuite cherché l’église orthodoxe Agioi Anargyroi, indiquée à proximité sur notre plan (mais n’apparaissant pas dans notre guide). Je n’ai pas pris de photographies à l’intérieur, me sentant quelque peu gênée dans ce lieu de culte… mais l’extérieur n’est-il pas original?
La nuit tombe tôt sur Chypre l’été, et, peu sûrs de nous, nous sommes repartis vers 18/19h.
Nous n’avons pas eu un gros coup de cœur pour Paphos, n’ayant pas bénéficié d’assez de temps pour l’appréhender pleinement, mais en avons eu un joli aperçu et avons été très intéressés par nos visites. Nous avons préféré nous attarder sur certains lieux plutôt que de traverser tous les gros sites sans prendre le temps de les apprécier. Je pense que deux jours sur place seraient nécessaires pour mieux découvrir l’ensemble de la ville.
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A Paphos, vous pourrez aussi visiter :
* Les tombeaux des rois. Nous les avons cherchés (à pieds) mais ne les avons pas trouvés, et, ne connaissant pas les horaires du site et voyant l’heure tourner , nous avons décidé de retourner à la voiture. Manifestement, celui-ci ferme à 19h30 l’été. Comme son nom l’indique, ce lieu a servi de cimetière aux grands dignitaires de l’île et peut-être même au dernier roi Ptolémée… Je regrette aujourd’hui de ne pas avoir pu observer ce déferlement de richesses et de démesure.
Tarifs :
Entrée du sanctuaire : 3,50 € (sanctuaire et musée).
Site archéologique : 3,50€
Catacombes : gratuit
La plupart des stationnements sont payants. Nous nous étions quant à nous garés gratuitement à une quinzaine de minutes à pieds du bord de mer et du site archéologique.
12 Commentaires
J’aime ces endroits impregnés d’histoire et me dit de plus en plus qu’il va falloir que je recommence à me planifier des séjours en Gréce , Italie et aux alentours maintenant que ma fille va en étudier l’histoire … et Rhodes et Chypre semblent aussi une destination de choix !
J’aime aussi beaucoup les lieux imprégnés d’histoire, les vieilles pierres, les témoignages du passé… C’est peut-être pour cela que j’ai fait une licence d’histoire^^ Rhodes me tente beaucoup aussi !
Magnifique destination, ça donne envie 🙂
Et je vois que tu prends des risques pour prendre tes photos… ça vaut le coup, elles sont très chouettes !
Bonne semaine 🙂
De gros risques, n’est-ce pas? J’aurais pu me fouler une cheville, qui sait^^
Oui, c’est une jolie destination, je crois me souvenir qu’elle t’intéresse aussi!
Ton billet sur Paphos – nôtre gros coup de cœur pour SweetEscape – bonne continuation
Merci beaucoup pour ce gentil commentaire!:)
Superbe. Et j’adore la photo de toi sur la pointe des pieds en train de tenter une photo 😀
La prise de risques 😉 !
Moi aussi j’ai fait des études d’histoire 🙂 Ce site a l’air très intéressant, surtout les mosaïques (même si les plus belles que j’ai vues sont celles de la Villa romaine du Casale en Sicile)
Très belles photos d’un endroit que je suis pas allé lorsque j’étais à Limassol et je crois que je vais me prendre à regretter en voyant ton article. Ce sera pour la prochaine fois que j’irais.
Je vais bientôt parler d’Agia Napa 🙂 C’est aussi très beau, mais je n’ai pas beaucoup de photographies, il faisait très chaud ce jour-là! Limassol est la ville qui m’avait le moins plu!
Toujours de très jolies photos… Un régal de te lire…