Suite de notre road-trip en Sicile: toujours dans l’ouest du pays, et après une nuit aux alentours de Marsala, une grosse journée nous attend! Ce matin, direction Mazara del Vallo , à une vingtaine de kilomètres de notre hébergement!
Inutile de préciser que comme chaque matin, je trépigne d’impatience. Mazara del Vallo est certainement la ville de la Sicile Occidentale que j’ai le plus hâte de découvrir! Ancien comptoir phénicien, place forte romaine, ensuite occupée par les arabes, Mazara était jadis l’une des villes les plus importantes de la Sicile sarrasine. L’influence nord-africaine y est très présente: la ville compte une forte communauté tunisienne employée dans l’industrie de la pêche (Mazara del Vallo est le plus important port de pêche d’Italie) et son architecture élégante rappellerait vaguement celle des villes du Maghreb.
Le métissage est à l’honneur dans cette cité portuaire! Je n’ai rien pu lire à son sujet sur les blogs, et l’aura mystérieuse qui l’entoure attise ma curiosité!
On se gare (gratuitement) sans trop de difficultés, via Mozia, et après un rapide tour-shopping (vous connaissez l’histoire de la fille qui avait oublié son seul short dans le dernier appartement loué pour la nuit?), on décide de se diriger vers la Piazza Repubblica, le coeur de la cité.
On gagne ainsi le centre-ville, en s’enfonçant dans un labyrinthe de venelles sans nom et aux façades décrépies. On pénètre peu à peu dans la Casbah. N’en ayant jamais à proprement parler, foulé de ma vie, je ne saurais dire si l’influence orientale y est si marquée, mais il est certain que dans ce quartier populaire, je ne me sens absolument pas en Sicile, encore moins en Italie. Nos pas se perdent dans l’éternité de ce quartier hors du temps, brûlé par le soleil et les siècles, jalonné de chefs-d’œuvre arabo-normands méconnus, d’une beauté intemporelle. Le son du muezzin résonne au loin, nous parvient soudain, se faufilant dans le lacis compact de ruelles. Effectivement, une faille spatio-temporelle se terre dans le coin…
Mille couleurs, mille senteurs, mille saveurs s’éveillent.
Depuis 2010, chaque ruelle a été confiée à l’imagination d’un artiste pour la décorer librement (et à la main!) de carreaux peints en céramique, de vases et bancs colorés… Le résultat est splendide, unique. On se régale à arpenter le quartier, l’oeil attiré par ces oeuvres pétillantes. Certaines retracent l’histoire de la ville, tandis que sur d’autres, les motifs graphiques s’entrelacent tout en grâce.
On peine à s’extraire du dédale, on finit tout de même par rejoindre la médina… Euh, la Piazza Repubblica. Le coeur de la ville sommeille encore, à cette heure, loin de la rumeur qui émane des souks maghrébins. On a manifestement rattrapé l’Europe, la Sicile toute calme en ce début de vacances.
La place est bordée de sublimes édifices: le Palazzo Vescovile, le Seminario du même nom et son impressionnant portique pourvu de 11 arches, le Seminario dei Chierici, la Cattedrale del San Salvatore, les ruines romantiques de l’Eglise San Ignazio…
La plupart des « célèbres » monuments de la ville sont ici, ainsi que le Museo del Satiro (musée du satyre), le « joyau de Mazara ». L’ensemble du musée (mes photos sont horribles, vous n’en verrez donc pas^^) s’articule autour du Satyre dansant, une statue de bronze repêchée à la fin des années 90, très probablement utilisée, à l’origine, lors des processions dyonisiaques. Honnêtement, la visite est un peu décevante: si sa vedette, le « faune riant », vaut le détour, le musée est tout petit, pour une entrée à 6 euros…
On se dirige alors vers le bord de mer. La plage est belle, avec son sable clair… On n’y fera cependant pas un plongeon. Le vent se lève brusquement, plonge les terrasses de café dans la tourmente.
On décide de lever l’ancre avant d’essuyer la vilaine averse qui pointe le bout de son nez, et on quitte à regrets cette ville qui est d’ores et déjà l’un des coups de coeur de notre road-trip sicilien!
A voir / visiter à Mazara del Vallo
- La Casbah, évidemment!
- La Piazza Repubblica
- La cathédrale (style baroque)
- Le théâtre Garibaldi (tout en bois, créé pour le peuple après la révolution de 2848)
- Le satyre dansant (malheureusement, le musée est un peu décevant)
- Les vestiges de l’Eglise San Ignazio, qui s’est effondrée en 1930
La suite de notre road-trip arrive très vite, pour retrouver nos articles/conseils déjà parus, c’est par ici!
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3 Commentaires
super road trip, vraiment intéressant, ça donne envie !
Je vois ce que tu veux dire par la ressemblance avec le Maghreb. Sur certaines photos j’ai l’impression de retrouver les villes maltaises aussi.
J’adore la volée de marches décorées! 😀
Superbe article 🙂 Je suis tombée sur cette ville tout à fait par hasard lors de mon séjour en Sicile et la surprise a été incroyable !