Road-trip en Slovénie: au coeur des Alpes Juliennes

Le spectacle à Bohinj m’a tellement émoustillée hier que je ne compte pas manquer l’occasion de découvrir aujourd’hui 2 autres (voire 3) des plus beaux lacs slovènes en traversant les Alpes Juliennes. En voiture, en route pour le col de Vršič, le plus haut col de Slovénie. Au passage, on fait une petite halte à Kranjska Gora pour admirer les lueurs d’un soleil radieux sur le tout petit lac de Jasna …

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Le lieu –artificiel- n’a finalement rien de bien exceptionnel, mais son cadre -exceptionnel, au cœur des monts du Triglav, lui confère un certain charme ! Un coup d’œil sur une carte nous montre qu’on a manqué l’embranchement pour la réserve naturelle de Zelenci, elle-aussi inscrite au programme de la journée. On rebrousse chemin, pour 2-3 kilomètres à peine, et on trouve sans difficulté le petit parking attenant à la réserve ( sur la route principale de Podkoren à Rateče ). De là, une courte promenade sur une passerelle aménagée nous mène à ce lac magnifique, où la Sava Dolinka prend sa source… Et dont les eaux émeraude seront l’un des coups de cœur de notre séjour !

Le lieu, presque désert (des panneaux nous y mettent en garde contre les serpents haha) semble tiré de mes romans féériques, avec son décor à la Heïdi et ses couleurs éclatantes, j’y resterais bien toute ma vie. (Rien que ça !) Un éden intemporel… On se réfugie dans la petite cabane en bois aménagée pour observer les oiseaux, j’imagine, mais qui nous sert plutôt à espionner les alentours et un couple d’amoureux qui ne s’est pas encore aperçu de notre présence. On leur vole un petit instant de vie, qui était le nôtre deux minutes à peine plus tôt. <3

Encore un peu émerveillés, on fait demi-tour, on traverse à nouveau Kranjska Gora , et on s’engage tout de go sur une pente vertigineuse : 25 kilomètres de route, 50 virages en épingle (selon notre guide, j’avoue qu’on a fini par perdre le compte), et une pente atteignant jusqu’à 13% nous attendent … Cette fois-ci, on s’engage vraiment sur le col  de Vršič ! Malgré ces chiffres quelque peu frappants, une voiture normale suffit pour effectuer le trajet, il faut juste garder un œil sur la température du moteur durant la montée et faire attention à son embrayage durant la descente. De jolies promenades partent du sommet, mais en ce mois de juillet, leur parking est pour ainsi dire complet : le lieu est touristique ! On n’a pas croisé grand-monde jusqu’à présent en Slovénie, on ne peut que le remarquer !

On poursuit donc tranquillement notre trajet à travers ces paysages féériques, ce pêle-mêle de beauté et de souffrance, qui tait son sombre passé. Ici, il faut savoir que les armées italiennes,  allemandes, autrichiennes et hongroises se sont affrontées durant la première guerre mondiale…

Arrivés à Bovec, on cède à la tentation d’un burger slovène. Par burger slovène, j’entends burger dont le diamètre équivaut à celui de votre –grande- assiette. De base, on désirait prendre des forces pour notre randonnée de l’après-midi, pas risquer de la dévaler en roulant^^ !

Après ce petit détour, on s’engage sur la route de Dom v Lepeni, notre point de départ. L’après-midi est déjà bien avancée et on ignore encore qu’on aurait du se lancer à l’assaut de cette randonnée ce matin et pas en pleine digestion ! On peine à atteindre Krnsko jezero , le mental n’est pas au rendez-vous : d’une part, on avait lu que cette randonnée était « facile », or 700m de dénivelé dans des roches et énormes cailloux ne s’avalent pas d’un claquement de; qui plus est quand la vue est aussi déprimante… ! On grimpe en plein cœur de la forêt, sans vis-à-vis sur la vallée, avec pour seule vue des arbres dépouillés et la lumière du jour dont on ne semble jamais approcher, haha ! Deux heures et quelques plus tard, on atteint enfin un petit sentier dégagé. Il est près de 18h, on ne croise plus âme qui vive si ce n’est un, hum, charmant serpent qui prend vite la poudre d’escampette sous l’égide de ma douce voix, ou plutôt de mes hurlements. Je ne saurais vous dire si finalement, je vous conseille ou pas cette randonnée, car très vite, on arrive au niveau d’une estive, et le paysage incroyable a raison de notre épuisement. Je ne me lasse pas de contempler ces verts pâturages, encore illuminés de la douce lueur du soleil…  (Je crois qu’il est possible d’y acheter du fromage !) Pour admirer celle-ci sur le lac, cependant, on repassera, déjà, l’astre –soudain moins- brûlant rase déjà les monts environnants… Le retour nous paraît moins ardu, mais tout aussi monotone !

• En résumé : l’aboutissement de cette randonnée est un émerveillement mais attention, mieux vaut être en bonne condition physique pour l’aborder en toute sérénité ! Le dénivelé ne fait pas forcément peur, mais je l’aurais plus apprécié avec un peu plus de visibilité!

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