Visiter les îles du Frioul lors d’un week-end à Marseille

Dans mon petit guide sur Marseille publié ici il y a quelques semaines, je vous avais fait part de mon coup de coeur pour notre escapade sur les îles du Frioul. Ces dernières m’avaient fait rêver plus d’une fois sur Instagram, et j’avoue que j’imaginais sur place être quelque peu déçue sur place, et désabusée par des foules pressantes de touristes. La fille hyper optimiste, oui! J’en aurais presque abandonné l’idée, mais ma mère était très motivée, et, le soir-même de notre arrivée, nous nous arrêtions au guichet du Vieux Port (juste après le miroir de l’ombrière) pour acquérir nos billets.

Les îles du Frioul forment en fait un archipel de 4 îles situées au large de Marseille:  Pomègues, Ratonneau, If , et Tiboulen; l’ensemble atteignant 200 ha. Elles représentent d’ailleurs représentent l’un des 111 quartiers de Marseille, rattaché au 7ème arrondissement. Sur les 4, trois sont visitables, Tiboulen n’étant pas accessible par la voie maritime; et l’île d’If est probablement la plus « connue » grâce à son château éponyme,  une forteresse devenue prison, rendue célèbre par le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas.

L’aller-retour n’est pas exorbitant, loin de là:

• 10,80 € pour un trajet Aller/Retour 1 île , donc soit l’île d’If, soit celles de Ratonneau et Pomègues qui sont reliées entre elles par la digue du Berry
• 16,20 euros pour un trajet Aller/Retour combiné 2 îles, qui permet donc d’arpenter Ratonneau et Pomègues avec une escale au château d’If (par ici pour un billet coupe-file).

Nous désirions choisir cette dernière formule mais l’île d’If n’est pas desservie lorsque la mer est trop agitée, or, le mistral faisait des siennes lors de notre venue, et nous avons du faire une croix sur l’île d’Alexandre Dumas et la cellule du comte de Monte-Cristo^^.

C’était peut-être un mal pour un bien, car le matin de notre arrivée, nous n’étions pas très nombreux à embarquer vers Ratonneau… J’ai cependant cru vomir mon petit-déjeuner en chemin… Les vagues étaient si hautes et oppressantes qu’elles semblaient engloutir notre embarcation, et mon teint avoisinait clairement celui de l’écume. La moindre secousse s’apparentait à une torture! Moi qui m’étais imaginée prendre le large, nez au vent sur le pont du bateau…^^

Nous sommes donc arrivées quelque peu patraques sur Ratonneau, mais l’air marin et le vent vivifiant nous ont rapidement remises d’aplomb, et nous avons pu nous lancer, un peu au hasard, à l’assaut des sentiers de l’île, sans trop nous éloigner du principal qui en fait le tour… Quelle claque! Les paysages sauvages et dénudés sont à couper le souffle. De calanque en calanque, nous avons pu admirer les eaux tantôt turquoises, tantôt d’un bleu profond, virant au gris dans les recoins les plus troublés; parfois paisibles, souvent tourmentées ce jour…

Nous avons arpenté un territoire aride, presque lunaire parfois, à la végétation décimée par le mistral. J’ai lu et entendu certains avis de personnes déplorant qu’il « n’y ait rien à faire sur l’île » au-delà de sa marina et des quelques restaurants accolés à l’embarcadère… Mais là est son charme… !! On se rend au Frioul pour randonner (et encore, le terrain y est plus que praticable, je parlerais plus de balade…), pour admirer une Nature  contrastée et farouche, et des bâtiments exposés à l’Histoire et aux éléments aujourd’hui en ruine… Si vous cherchez une station balnéaire, effectivement, passez votre chemin… Car nous avons enchaîné et poursuivi notre chemin vers Pomègues, qui, avec ses 2,7 kilomètres de long et ses 89 mètres de haut, est certes l’île la plus vaste de l’archipel… mais également la plus sauvage et la plus authentique!

A voir sur Ratonneau

A savoir: l’île a servi de base militaire mais aussi de lieu de quarantaine pour les bateaux qui venaient de pays étrangers au cours de la Grande Peste qui a touché Marseille au XVIII e siècle.

A voir:

• le fort de Ratonneau, le point culminant de l’île, ses abris à munitions creusés dans la roche, et sa vue à 360° sur les alentours
• la batterie du cap de croix, une ancienne batterie française du XIXème siècle armée à l’origine de 4 pièces de canon 240 mm modèle 1876 mais détruite en 1943
• l’Hôpital Caroline qui permettait notamment d’abriter des malades en cas de quarantaine mais est actuellement en cours de restauration
• le Fort de Brégantin, vestige de Vauban

A voir sur Pomègues

• au loin, la ferme aquacole
• quelques traces de l’activité militaire de l’île: la batterie du Cap Caveaux au sud-ouest, la batterie et le fort de Pomègues au nord, la Tour de Poméguet, la batterie du Sémaphore …

Conseils en vrac:

• Attention en été : l’île ne dispose pas de zones ombragée. Avec le vent qui régnait sur l’île ce jour-là, nous n’avons pas forcément souffert de la chaleur mais ce temps est peut-être encore plus trompeur! Pensez tout de même à emporter avec vous un chapeau, de la crème solaire, et beaucoup d’eau pour éviter un coup de chaud. (et peut-être un parasol si vous comptez passez l’après-midi dans l’une des nombreuses criques des deux îles!)
• Nous n’avons pas pu nous baigner mais la Calanque Ste Estève est la plus populaire sur l’île. La Calanque de Morgiret est quant à elle la plus proche du village.
• Le trajet entre le Vieux Port et Ratonneau est théoriquement annoncé à 40 min, avec le vent et le non-arrêt au Château d’If, le bateau n’a mis qu’une quinzaine de minutes.

J’espère que ces conseils vous seront utiles 🙂 !