[Cet article sur Noyon fait suite à une collaboration avec l’agence Oxygen et l’Office de Tourisme de Noyon. Je les remercie pour leur organisation et pour cette invitation qui n’entache en rien ma liberté éditoriale.]
Il y a quelques semaines, nous avons été invités à découvrir plus en détails le Pays noyonnais situé à 40 minutes de chez nous. Il faut dire que si nous nous sommes maintes fois rendus à Noyon ces dernières années pour rendre visite à des amis, nous ne connaissions pas vraiment ce petit territoire isarien, à l’exception, peut-être, de sa cathédrale visitée il y a quelques années, et de la magnifique abbaye de Chiry-Ourscamp présentée ici . De même, je dois avouer que l’image que nous avions de la ville, touristiquement parlant, n’était pas forcément très positive^^ . Comme beaucoup d’entre vous ici, j’imaginais qu’il n’y avait pas grand-chose à faire dans le Pays Noyonnais. Je suis un peu crue, mais honnête, et vous imaginez bien que si je commence ainsi mon introduction, c’est que j’ai, depuis, changé d’avis sur le sujet ^^ ! (et pas qu’un peu, vous m’en voyez ravie)
Je n’avais par exemple jamais goûté aux Coeurs de Noyon, une spécialité locale.
C’était entre-autres , tout l’intérêt de ce blogtrip : porter un autre œil sur une petite ville méconnue, qu’il est pourtant agréable d’arpenter, et constater, une fois de plus, qu’il n’est pas toujours nécessaire de partir à l’autre bout du monde pour se ressourcer ou être dépaysé. Pari relevé, et gagné !
Aux portes de Paris, Lille, Amiens ou Reims, Noyon devrait séduire les amateurs de slow-tourisme, désireux de s’organiser un week-end original alliant quiétude, détente et de découverte… je vous le garantis !
Voici ainsi nos quelques idées (parmi d’autres) à mener lors d’un week-end dans le Noyonnais. ^^
Un petit souvenir à ramener de Noyon, le père de Bécassine y a vécu!
Visiter le centre-ville de Noyon , et notamment sa Cathédrale
Visiter Noyon, cela peut paraître évident, mais, je vous recommande , pour ce, d’avoir recours à un guide, qui saura vous montrer mieux que personne certains détails du patrimoine architectural du centre-ville… et vous abreuver d’anecdotes les concernant. Nous avons passé 1h30 en compagnie de Romain qui nous a menés de l’Office de Tourisme à la Cathédrale, et je n’ai pas vu défiler ces quelques 90 minutes !
Sans avoir forcément pris conscience de toute son importance, j’avais beaucoup apprécié notre première visite de la Cathédrale de Noyon, il y a deux ans. A l’époque, je n’avais pas prêté attention aux impacts d’obus qui la martèlent, malgré l’achèvement en 1954 de la reconstruction de l’édifice, tristes témoignages des bombardements subis par la ville durant la Grande Guerre. La ville sort en effet dévastée de la Première Guerre Mondiale, et détruite à près de 80% . A l’instar de Notre-Dame de Paris, la voûte de la Cathédrale de Noyon a été ravagée par les flammes… Sa dernière reconstruction en date prendra près de 40 ans. Si l’on zoome un peu en arrière sur la frise du temps, on peut constater que Notre-Dame de Noyon n’a guère été épargnée par ce dernier, gravement endommagée par un dramatique incendie au XIIIe siècle ou durant la Révolution française..
A noter : la Picardie a considérablement été marquée par la Première Guerre Mondiale, comme j’ai pu l’évoquer lors de notre visite du Chemin des dames.
Marquée par les stigmates de son passé, la Cathédrale de Noyon narre ainsi son histoire. Témoin de la transition de l’Art Roman à l’Art Gothique, la cathédrale de Noyon est de fait la plus ancienne cathédrale gothique du Nord de la France (1140), et constitue un joli exemple de gothique primitif … Si le chevet garde un aspect roman, d’ores et déjà, le transept s’allège, les voûtes s’élèvent, reposant sur un système de tribunes, qui donne à l’ensemble une silhouette singulière ; les proportions surprennent, ébahissent.
L’ensemble est un petit bijou, et je n’en dis pas trop pour ne pas tout vous dévoiler. Car je ne peux que vous conseiller d’aller admirer son intérieur sobre, sa lumière unique, ses lignes pures et ses murs encore peints, à certains endroits…
J’apprécie tout particulièrement deux espaces : la chapelle flamboyante de Charles de Hangest (une petite pépite !), et le cloître, si romantique !
Comme j’ai pu le dire sur Instagram, j’ai beau n’avoir aucune croyance particulière, j’aime beaucoup visiter les édifices religieux, témoins de notre histoire et des différentes époques architecturales, qui renferment l’âme des bâtisseurs qui y ont consacré leur vie. Et personnellement, je trouve que la Cathédrale de Noyon illustre parfaitement ma pensée.
Entrée libre
A voir aussi à Noyon:
- le musée Jean Calvin, bâti sur l’emplacement présumé de la maison natale de cette figure du protestantisme
- la bibliothèque du chapitre, toute en bois, qui renferme un véritable trésor , une collection de livres anciens et d’incunables, miraculeusement préservés par le temps ! En raison de la fragilité de ces derniers, elle n’est cependant ouverte qu’à de rares exceptions au public (comme pour les Journées du patrimoine), et nous n’avons pu la visiter. L’intérieur doit être hors du temps !
2- Déjeuner aux Anges-Vins
Ce chaleureux bar à vin et tapas est situé à deux pas de la Cathédrale. L’accueil est parfait, le cadre original et parfait pour les amateurs de vin(le restaurant fait également office de cave). Les assiettes sont généreuses et à la hauteur des promesses du menu, particulièrement alléchant ce jour-là 😉 ! La cuisine est maison, avec des produits locaux et de bonne qualité, et les tarifs on ne peut plus corrects. Nous validons !
30 Rue du Général de Gaulle, 60400 Noyon
3- Visiter une distillerie et découvrir le premier whisky de Picardie (distillerie Ergaster)
Une distillerie, une vraie… et ce, sans avoir besoin de filer en Ecosse ! (L’excuse était pourtant toute trouvée, ooh !)
J’ignorais to-ta-le-ment, personnellement, que du whisky artisanal (et labellisé bio, au passage !) était produit en Picardie. La bière, c’est un fait, mais le whisky… J’étais scotchée ! Vous avez saisi le jeu de mots ? (La fille n’a tellement pas d’humour qu’elle se sent obligée d’expliquer ses vannes stupides^^ !)
De fait, Hervé Grangeon a fondé et implanté sa distillerie à Passel, à deux pas de Noyon (~10 min en voiture), il y a 4 ans déjà, et commence à commercialiser ses premiers whiskys, puisque, vous le savez, l’élaboration et le vieillissement de cette eau de vie d’orge maltée doivent durer au minimum trois ans… Si vous l’ignoriez, c’est l’occasion d’en apprendre un peu plus à ce sujet, puisque Hervé Grangeon propose des visites guidées de sa distillerie avec dégustation. Je ne consomme personnellement pas d’alcool, mais j’aime beaucoup visiter les lieux de leur conception, qui font partie intégrante du patrimoine d’une région. J’ai déjà à mon actif le Guinness Store House à Dublin, la distillerie Glen Ord en Ecosse, une fabrique de pastis à Marseille, une Brasserie dans le Pas-de-Calais… Je zappe juste l’étape consommation ;), qu’Aymeric, au contraire, apprécie particulièrement !
La visite est très complète, Hervé nous a mené dans les différents espaces de sa petite entreprise (et dans un dédale de tonneaux !), nous expliquant les différentes étapes de fabrication du whisky, et les petites touches personnelles apportées à sa production. L’atmosphère est conviviale dans cette petite entreprise locale et à taille humaine, qu’on ne peut qu’encourager à se développer !
Durée de la visite : environ 2h – Tarif : 10 euros par personne – réservation obligatoire au 03 44 44 35 83 ou par mail. La réservation vous donne droit à 10% sur les spiritueux de l’atelier.
Adresse : 1 avenue du Parc, 60 400 Passel
4- Un moment hors du temps et atypique au Domaine des Reflets Bleus
Là-encore, j’ai été agréablement surprise par cette pépite méconnue et insolite du Pays Noyonnais, presque difficile à décrire.
Hors du temps lui correspond parfaitement. Pour le reste, peut-on parler d’hébergement insolite, romantique, de retour à l’authentique, d’expérience, d’immersion, de reconnexion à la nature et à l’essentiel ? Ou de tout cela à la fois… ? Je n’avais jamais séjourné dans un lieu de ce type. Le cadre est unique, ressourçant, dépaysant, inspirant. Un vaste poumon de verdure, qui s’étend sur 35 hectares. Tout y est : les étangs (d’un bleu à se damner), la forêt en arrière-plan, une réserve naturelle accolée. Le lieu fleure le calme, la sérénité, et les minutes semblent définitivement avoir cessé de s’écouler. Le bouquet d’arbres couvre les bruits environnants, ne laissant transpercer que les sons de la nature (et le bourdonnement des moustiques , haha!)… Pour une reconnexion totale, nous avons séjourné dans une cabane Robinson, dépourvue d’électricité (ce qu’Aymeric a moins apprécié, haha !). L’éclairage se faisait à la bougie^^ ! Il n’a pour le coup pas été nécessaire, nous avons passé cette longue soirée d’été dehors autour du feu… Nous avions en effet commandé un Panier Barbecue comprenant tout le nécessaire pour allumer un feu et se restaurer, avec un festin digne de ce nom. Entre légumes, viande locale, marshmallows, petites pommes de terre, fruits… Autant vous dire que nous ne nous sommes pas laissés dépérir. Un moment magique !
Les cabanes , nichées au milieu de la forêt en bord des étangs, sont magnifiques. La décoration intérieure, arrangée avec goût, l’est tout autant. Tout est tout bonnement parfait ! Le site se veut également éco-responsable et zéro déchet, avec des poubelles de tri, des toilettes sèches, des bouteilles d’eau en verre, des anti-moustiques à base d’huiles essentielles, des éléments de décoration sculptés dans le bois…
Nous n’y sommes restés qu’une journée, mais j’aurais bien volontiers doublé le temps sur place, pour prendre le temps de faire du vélo dans la forêt de Laigue (il est possible d’emprunter des VTT), contempler plus longuement les animaux de la petite fermette des propriétaires du Domaine, participer à un atelier de pyrogravure ou d’initiation au travail sur bois, sortir le molkky…
Petite mention aux propriétaires aux petits soins, que nous avons sentis impliqués et amoureux de leur Domaine !
A partir de 168 euros la nuit.
5- Découvrir la charmante Cité des Bateliers, à Longueuil-Annel (à 20 min de Noyon)
Il y a quelques semaines encore, j’ignorais l’existence de la Cité des Bateliers, qui a été l’un de mes coups de cœur du week-end et gagne à être plus connue. Fille de marin, j’avais quelques bases sur le métier des bateliers, ces voyageurs itinérants d’une autre époque, qui, du haut de leurs péniches aménagées, ont marqué le transport de marchandises en France au XXe siècle, avant l’avènement de moyens de transports plus rapides, répondant aux exigences d’une société toujours plus exigeante, toujours plus pressée. (J’ai nommé le camion et l’avion !)
Et pourtant, le transport fluvial reste aujourd’hui le moins coûteux et le plus écologique …
Les berges colorées de la Cité des Bateliers, sur lesquelles sont amarrées quelques péniches, donnent accès au musée éponyme. Celui-ci se découpe en plusieurs parties, nous présente le fonctionnement des écluses et nous donne quelques détails techniques sur les péniches qui y naviguent. Il nous apporte également beaucoup de détails sur la vie des bateliers d’hier et d’aujourd’hui, sur leur histoire, la création de leur statut, leur amour du métier, les problématiques rencontrées …
Le batelier passe ainsi sa vie au fil de l’eau, à naviguer de canal en canal, avec pour seul horizon, des berges enherbées et des écluses à traverser. Plus qu’un emploi, un maigre gagne-pain, le métier de batelier est une passion, un mode de vie lent, prenant, marginal, unique en son genre. On ne devient pas batelier, on naît batelier… car clairement, la vocation se transmet de père en fils /fille. Il le faut bien, car le métier, difficile, s’est qui plus est raréfié au cours des dernières décennies…
Les vidéos –très touchantes- présentées dans le musée nous cependant donnent une petite idée de l’activité qui animait autrefois le villages et les berges de l’Oise, haut-lieu de passage du transport fluvial en France . (Ce qu’on peinerait à imaginer sans ces images !)
La visite se termine sur une péniche Freycinet remarquablement conservée, qui permet de mieux se figurer la vie de ces mariniers. Lors de notre passage, une visite contée de la Cité était organisée et nous avons pu écouter une petite histoire autour d’une fée des eaux… J’ai beaucoup aimé !
Pour résumer, le monde de la batellerie n’est pas connu de tous , loin de là. Il a pourtant marqué l’histoire de notre région et de notre pays, et gagnerait à être plus mis en avant ! Le musée, insolite, interactif et complet, retrace bien tout cela, et je ne peux que vous inciter à filer le visiter !
Tarif : 6 euros
Adresse : 59 avenue de la canonnière 60150 Longueil-Annel
Où déjeuner à Longueil-Annel ?
Direction le Lion d’or, pour un accueil chaleureux, une nourriture faite-maison, goûteuse et de qualité! (Et les assiettes sont tout aussi appétissantes!)
552 Avenue de la Libération, 60150 Longueil-Annel – Page facebook
6- Terminer le week-end en douceur avec une croisière sur l’Oise bucolique
Depuis la Cité des Bateliers, nous avons pu embarquer sur le bateau l’Escapade, qui vogue au fil de l’Oise entre Noyon et Compiègne, les mercredis, samedis et dimanches de 16h30 à 18h.La croisière est sympathique, calme et reposante, d’autant plus que la motorisation électrique du bateau est silencieuse ; et permet de clore le week-end sur une note douce et bucolique ! Les commentaires sur les verdoyants paysages traversés et sur la vie des mariniers sont intéressants et permettent de compléter la visite de la Cité des bateliers précédemment menée .^^
Tarif : 9 euros par adulte, 7 euros pour les enfants , gratuit pour les moins de 4 ans
A noter : des croisières-yoga ou des déjeuners-croisières sont également organisés
Et autour :
On file à Compiègne, à l’abbaye de Chiry-Ourscamp, aux carrières de Montigny, au château de Pierrefonds… Pour vous inspirer, je vous renvoie à cet article avec quelques idées de week-ends dans les Hauts-de-France ou à mes 20 choses à faire dans l’Oise.
Se rendre à Noyon :
La ville est accessible en train ( à 1h de Paris), ou en voiture. Comptez environ 2h de route depuis Paris, 40 min depuis Saint-Quentin, 1h30 depuis Lille, 1h20 depuis Reims.
3 Commentaires
Très bel article ! J’y suis allé il n’y a pas longtemps et j’en suis resté à sa jolie cathédrale… Heureusement que des blogs comme le tiens arrivent à mettre en valeur nos territoires !
Merci beaucoup Lauraleen, cela me touche !
Superbe découverte, bravo pour cet article et pour les très jolies photos ! La cathédrale de Noyon a l’air fascinante…
Nous avons récemment écrit un article avec nos bonnes adresses pour un week-end en France ! N’hésitez pas à jeter un oeil et à nous partager votre expérience 🙂
les-escapades.fr/week-end-en-france/